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mercredi 29 avril 2009

Sauvons le dahu !

Salut tout le monde, je me suis encore fait (très) rare, si bien que j'ai décidé de me rattraper ! Toujours en manque cruel d'inspiration pour ne pas être trop sérieux ou trop déjanté, je vous ressors un des mes articles du journal de mon ancien lycée : Les Plumes du Canard. Sans plus attendre, le voilà, un article paru pour le mois d'avril ( :D ) 2007, bonne découverte à ceux qui ne connaissent pas encore et un rappel pour ceux qui sont déjà fans !



Aujourd’hui, de nombreuses espèces sont en voie de disparition. Il est temps pour nous de nous en préoccuper et de tenter de sauver notre écosystème et en particulier les espèces les plus singulières. Parmi elles, on trouve l’énigmatique dahu, un animal mystérieux doué de capacités étonnantes …



Le dahu, dahut ou darou dans les Vosges, est un animal montagnard de l’ordre des artiodactyles et de la famille des dahudacés. Il est semblable à une chèvre ou à un bouquetin, mesure environ 80 cm et a un pelage brun. On le trouve généralement dans les régions plus ou moins montagneuses de toute la France mais principalement entre les Alpes et les Pyrénées. Ce qui fait la singularité du dahu, c’est sa morphologie particulière. En effet, il est doté de pattes plus courtes d’un côté que de l’autre, ce qui ne lui permet pas de se déplacer sur des terrains horizontaux. Il ne peut donc vivre que dans des régions à fortes pentes dans lesquelles il peut se déplacer normalement sans tomber. Il se nourrit d’herbe ou de lichen mais peut en venir à manger parfois de petits insectes. On distingue deux espèces principales de dahu : le dahu dextrogyre a les pattes droites plus courtes que les gauches, son déplacement à flanc de montagne ne peut alors se faire que dans le sens des aiguilles d’une montre. Au contraire, le levogyre a les pattes gauches plus courtes que les droites et doit tourner autour de la montagne dans l’autre sens. Aujourd’hui, on trouve surtout des dextrogyres mais il disparaîtra bientôt si rien n’est fait. Des études génétiques réalisées sur des dahus ont montré que ces deux espèces n’étaient pas vraiment des « espèces » : en effet, chacune a une mutation qui définit de quel côté les pattes seront plus courtes. On ne peut donc pas savoir avant sa naissance de quel côté le dahu aura les pattes les plus courtes. Levogyres et dextrogyres sont par conséquent capables de se reproduire ensemble, mais difficilement, ce qui met le dahu danger puisqu’il doit trouver un partenaire muté comme lui pour avoir des petits.



La chasse au dahu

Cette asymétrie peut être un gros avantage pour le dahu pour circuler en montagne mais cette particularité attire malheureusement de nombreux braconniers tentés par cet animal hors du commun. La chasse au dahu est très réglementée car le dahu se fait rare. En effet, elle ne peut avoir lieu qu’entre le 29 février et le 1er avril, toute infraction à ces règles est passible d’une amende importante. La chasse au dahu est très particulière : elle nécessite beaucoup de patience, de volonté et un moral d’acier. Le dahu ne se chasse pas si facilement et il faut auparavant en connaître les principes fondamentaux. Pour chasser le dahu, pas besoin de fusil ni d’aucune arme, en effet, le plus dur est de trouver le dahu. Il faut donc que le chasseur attende, puis, quand l’animal arrive, il faut le laisser s’éloigner un peu et émettre un petit sifflement. Le dahu, poussé par sa curiosité, va bien sûr se retourner et, deux de ses pattes ne le soutenant plus, il va tomber le long de la montagne jusqu’à ce qu’un autre chasseur le récupère. Méthode cruelle puisque le pauvre animal n’a aucune chance de s’en sortir, mais c’est malheureusement la plus utilisée… Il existe une autre solution que les professionnels utilisent parfois : cette fois, du matériel nécessaire, toujours pas d’arme mais un bâton et un grand sac. En frappant le bâton contre le sac, le dahu serait attiré et se précipiterait naturellement dans le sac. C’est une technique beaucoup plus douce mais bien plus difficile à réaliser et qui a moins de chances d’aboutir.




Les autres espèces de dahu

Beaucoup plus rarement, on trouve aussi des dahus dont les pattes avant ou arrière sont plus courtes, ils ne peuvent donc que monter ou descendre, ce qui les arrête un jour ou l’autre ! Ces deux espèces auraient pour origine deux dahus « normaux » qui seraient venus jusqu’en Camargue puis se seraient adaptés au terrain en se déplaçant le long des berges, toujours avec un décalage au niveau des pattes

Le dahu dans le reste du monde

Les dahus sont présents dans le monde entier ! Amérique du Nord, Canada, Suisse … on en a même retrouvé sur les flancs du Kilimandjaro.

La protection du dahu

Le dahu étant en voie critique d’extinction, sa chasse ainsi que sa photographie sont interdites dans certaines régions de France, majoritairement en Haute-Savoie. Des aires spéciales de retournement pour dahu ont même été installées grâce à l'aide généreuse de la Direction départementale de l'agriculture. Aujourd’hui, de nombreux scientifiques tentent de préserver cette incroyable espèce mais ils se heurtent à l’incompréhension et au refus de collaboration des touristes qui restent tout de même nombreux à recenser, parfois à chasser le dahu…